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Invader : hacker de l'espace public - France Culture

spaceshubble.blogspot.com

Après Paris, New York, Lille ou Bangkok, le street artist Invader envahit les murs de Marseille du 28 août au 11 novembre avec ses avatars en mosaïque multicolores. Militant de l’art pour tous, voici comment Invader nous permet de regarder d'un œil différent l’espace public.

3 800 œuvres dans 79 villes et jusque dans l’espace…

Depuis plus de 20 ans, Invader investit l’espace public avec ses avatars pixelisés jusqu’à en faire un jeu de piste géant sous forme d’application. Et milite pour que l’art soit accessible à tous. Voici comment ce street artist nous permet de voir autrement l’espace public. 

Une oeuvre d'Invader à bord de la navette spatiale internationale
Une oeuvre d'Invader à bord de la navette spatiale internationale Crédits : © NASA

On n’est plus obligé d’aller dans une galerie ou dans un musée pour voir le travail d’un artiste mais il est exposé à ciel ouvert, ce qui est quelque chose d’assez formidable.            
Invader au micro de France 3 en 2006.

1996. Invader - de son vrai nom Franck Slama - colle un petit personnage en mosaïque près de Bastille, c’est son premier "Space Invader". Aujourd’hui il est caché sous un enduit, ancré dans le béton comme un fossile. 

Art et numérique

Ce petit avatar vient d’un jeu japonais du même nom. Créé en 1978, il a rendu fou les "geeks" du pays.  

Derrière cet avatar, l’idée d’Invader est de créer une passerelle entre art, quotidien et numérique à la manière d’un hacker de l’espace public. 

Ses personnages sont comme des virus, des envahisseurs, un moyen d’ancrer le numérique dans la réalité. 

En reprenant une créature d’un jeu vidéo qui s’appelait Space Invaders - les envahisseurs de l’espace ou bien les envahisseurs d’espace - tout le programme était écrit pour moi : il n’y avait plus qu’à envahir l’espace, l’espace terrestre, l’espace urbain… mais envahir l’espace.            
Invader sur l’antenne de France Culture en 2017. 

Un message derrière chaque ville

Invader s’approprie les rues de différentes villes en y déposant par dizaines ses Space Invaders à Paris, Pau, Valmorel, Lille mais aussi à Rome, Miami, Varanasi, Bangkok, Tokyo, au fond de l’océan et dans l’espace. 

Oeuvre d'Invader à New York
Oeuvre d'Invader à New York Crédits : © INVADER

Depuis 2014, il existe une application pour flasher un Invader dès qu’on en voit un. À la manière de Pokémon Go, 100 000 utilisateurs participent à cette chasse au trésor géante. Un succès fou qui pousse certains joueurs à en chercher jusqu’au bout du monde. 

Un jeu qui permet aussi de comprendre les choix de lieu des Space Invaders. Car l’artiste ne laisse rien au hasard et définit ses spots pour créer une histoire. Dans la ville de Montpellier, le plan de toutes ses œuvres forme lui-même un Invader.  

L’artiste s’amuse aussi à glisser des clins d’œil à la culture locale : une part de pizza à New York, du vin rouge à Paris.

Recherche de la performance

Toujours masqué, Invader pose son art en toute illégalité et doit ruser à chacune de ses interventions. Tous ses motifs sont préparés à l’avance et la pose se fait souvent la nuit dans des endroits difficiles d'accès, souvent haut perchés. Le tout chargé de sacs remplis de kilos de tesselles de céramique, une vraie performance. 

Si Paris protège l’art de rue et poursuit les auteurs de pillages ou de dégradations, d’autres villes au contraire voient les œuvres d’Invader comme une atteinte à l'espace urbain et décident de les retirer. 

Un crève-cœur pour l’artiste qui, après 20 ans de métier, continue de préférer la rue aux musées. 

Cela fait très longtemps qu’on n’avait pas eu de mouvement fort comme ça, avec un groupe d’artistes œuvrant dans le même sens, tout en ayant chacun sa personnalité, je pense que c’est ce qui est en train de se produire avec le street art.            
Invader à l’AFP en 2013. 

Ces dernières années, son obsession pour les pixels et la mosaïque a donné lieu à un nouveau projet : le Rubikcubisme. Il réinvente des symboles de la culture populaire, de la Joconde à Scarface. 

Si l’artiste revendique un art libéré de l’aliénation que représente la dépendance aux musées et aux institutions culturelles, il lui arrive pourtant d’être exposé en galerie et de vendre certaines de ses œuvres. Dernièrement, l'une d'elle s’est vendue 330 000 euros, à l'issue d'une âpre bataille d'enchères entre collectionneurs d'art contemporain. 

À voir : du 28 août au 11 novembre, le MaMo à Marseille invite le street-artiste Invader à se déployer dans la ville et à envahir l'espace public de ses "Space Invaders", une exposition-invasion inédite. 




August 31, 2020 at 06:09AM
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