Depuis la réouverture mi-juillet du sanctuaire Sainte Bernadette Soubirous, Christophe Goubier, le directeur général, accuse le coup. Et il y a de quoi. « Depuis la réouverture du site, on a que très peu de groupes. Les gens viennent en petit comité ou individuellement. La fréquentation est à son minimum, c’est assez terrible. »
Vingt fois moins de monde
En cette dernière semaine d’août, l’espace Bernadette a réuni à peine 50 personnes sur son site. Les années précédentes, sur la même période, les chiffres tournaient plutôt autour de 1.000 visiteurs.
« Pour vous donner un ordre d’idée, à l’année, on accueille 200.000 visiteurs. Je ne pense pas me tromper en disant qu’on n’atteindra pas la moitié de ce total. Le site n'est ouvert que quatre heures dans la journée, tout simplement parce que je ne vais pas faire travailler du personnel pour accueillir des pèlerins qui ne viendront pas. »
Avec la crise sanitaire, les pèlerins ont manqué à l'appel cette année dans la Nièvre
Et malheureusement les motifs d’espoir sont faibles. « J’ai un groupe de scouts qui était là le week-end dernier. Ça représente une centaine de personnes. Ils sont restés quatre jours, ça a permis de remplir notre service hôtellerie, mais ça reste faible. »
La chute du nombre de visiteurs, surtout étrangers se répercute également sur l’activité de l’hôtel Kyriad situé à quelques mètres du sanctuaire. Alain Breton, son directeur ne peut que constater les dégâts. « Nous n’avons aucun bus venant de l’étranger. Sur tout ce qui concerne les pèlerins, la baisse est de 100 %. Toutes les réservations ont été annulées, notamment des clients russes. »
Plus aucun car de touristes étrangers depuis le 17 mars
Par chance, contrairement à l’espace Bernadette, l’hôtel dirigé par Alain Breton, accueille une clientèle plus diversifiée. « Heureusement qu’on ne dépend pas exclusivement de Sainte Bernadette. On essaye de compenser avec la clientèle d’affaires, ou encore loisirs avec le circuit de Magny-Cours qui nous ramène pas mal de monde. Mais c’est certain qu’on sera confronté à une baisse d’activité à la fin de l’année. »
Sans compter que pour le moment les professionnels du secteur sont encore dans le flou. « À Lourdes, ils ont 30 % du parc hôtelier fermé, car comme beaucoup ils dépendent des fidèles venus de l’étranger. Personne ne sait quand ils vont revenir, je n’ai aucune réservation pour 2021, cette clientèle attend de voir l’évolution de la situation sanitaire et de potentielles restrictions. »
Quoi qu’il en soit, l’espace Bernadette, qui est une association loi 1901, devra s’adapter à ces temps difficiles. Face aux dégâts provoqués par cette crise sanitaire, Christophe Goubier appelait déjà en juin à la création d’assises du tourisme pour se sortir du marasme.
Thibault Lacoux
August 30, 2020 at 02:00PM
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L'espace Bernadette à Nevers souffre cruellement de l’absence des touristes étrangers - Le Journal du Centre
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